Bodalski Maurycy

04 01 1895 Staszow – 01 04 1969 Varsovie.
Fils de Bronislaw, enseignant, et Jozefa Rozewska.
Profession : enseignant.
Marié avec Bronislawa Siczek.
Ils avaient une fille unique, Barbara.

Quelques dates

04 01 1895 – naissance à Staszow.

1912 – baccalauréat.

septembre 1913 – départ en Allemagne, début d’études supérieures à l’Ecole Politechnique de Köthen-Anhalt.

1914 – début de la guerre. Retour en Pologne.

1915 – début de sa carrière d’enseignant.

1920 – service militaire.

29 04 1920 – mariage avec Bronislawa Siczek.

1921 – départ à Varsovie. Etudes supérieures à l’Institut Pédagogique. Travail dans les lycées.

1924 – maissance de sa fille unique Barbara.

1930 – diplôme.

1939-44 – occupation allemande, travail d’enseignant en clandestinité.

août 1944 – exode à Bledow, il perd tous les biens matériels pendant l’insurrection de Varsovie.

octobre 1944 – mi-janvier 1945 – il continue l’enseignement clandestin sur place à Bledow.

février 1945 – il s’installe à Radom où il enseigne dans des lycées.

depuis août 1950 – il a une fonction de directeur du Lycée.

1956 – Croix d’Or des Mérites

1965 – Croix de Chevalier de l’Ordre de Renaissance de la Pologne.

01 04 1969 – décès à Varsovie.

Bronislawa Siczek, son épouse​

Née le 13 08 1896 à Wolanow.
Fille de Szymon et Marianna Zardecka.
Décédée le 23 05 1988 à Varsovie.

La page lui est consacrée.

Vie professionnelle​

1912-1921 Radom

Maurycy commence sa vie professionnelle en donnant des cours particuliers entre 1912 et août 1913.

Il part ensuite en Allemagne pour y commencer ses études supérieures. Il s’inscrit à l’Ecole Politechnique à Köthen-Anhalt, spécialisation Céramique (industrielle).

La Grande Guerre l’oblige à abandonner les études et à rentrer en Pologne en 1914. Il a fait donc deux semestres et c’était l’occasion pour bien apprendre la langue allemande.

En 1915, influencé par le Directeur de l’Ecole pour les Enseignants, il décide de se consacrer à l’enseignement et accepte la proposition d’enseigner dans cette école. Il enseigne l’allemand.

Depuis 1916 jusqu’à 1921, il travaille dans un collège de Komisja Szkolna, transformé en Collège de Jan Kochanowski. A cette époque il enseignait bénévolement dans les cours organisés par les syndicats.

1921 - 1939 Varsovie

A partir de 1921, il déménage à Varsovie pour y faire des études à l’Institut de la Pédagogie, pour avoir des qualifications d’enseigner aux lycées. Le cursus dure 3 ans, la langue et la littérature polonaise.

Il a commencé en même temps  le travail dans l’enseignement du niveau secondaire. Nous avons trouvé des traces de son travail au Lycée des Filles de Cecylia Goldmann-Laudanowa au 5, rue Piekna où il enseignait le polonais et l’allemand, de septembre 1921 au juin 1925. (photo ci-contre).

Dès 1921 Maurycy est membre du Syndicat des Enseignants Polonais.

Dès septembre 1923 au juin 1925, il enseigne au 3e Lycée des Garçons, Ecole Publique.

La maladie l’empêche de passer tous les examens dans le délai prévu, mais le 13 novembre 1930 il obtient le diplôme en passant les examens devant la commission où siège entre autres, Pr. Tynelski, son futur ami.

Dès septembre 1925 au juin 1933, Maurycy enseigne au Lycée des Garçons de Roch-Kowalski, école privée, profil aussi sciences humaines.

Dès septembre 1933 jusqu’au début de la guerre, il travaillait au Lycée des Garçons de l’Association des Enseignants “Oswiata”, place Napoléon (aujourd’hui pl. Powstancow Warszawy) dont il était aussi directeur.
Pour anecdote : Au même endroit sa petite-fille travaillera 50 ans plus tard (TV Pologne, Place Powstancow Warszawy).

1939 - 1945 Varsovie, Bledow

Dés le 15 novembre 1939 jusqu’au juin 1944, le temps de l’occupation allemande, il enseigne en clandestinité en risquant sa vie. Inutile de dire qu’il s’agissait du bénévolat. Il faisait par exemple les examens du bac à Pruszkow (grand banlieue de Varsovie).

Juste avant l’insurrection de Varsovie donc avant le 1er août, il quitte la ville avec sa famille pour se rendre à Radom. La famille  s’arrête à Bledow (environs Grojec) et y reste jusqu’au 15 janvier 1945.
Maurycy enseigne là-bas toujours en clandestinité les niveaux collège et lycée.
En plus, il y organise deux classes pour les enfants qui ne vont pas du tout à l’école (niveau primaire).

1945 - 1969 Radom

En février il rejoint sa famille à Radom où il est embauché le lendemain de son arrivée. Il devient l’enseignant à l’Ecole dr Titus Chalubinski.

Le 1 mars 1945, jusqu’au juin 1952 il est directeur du Lycée pour les Travaillants à Radom.

Il est ensuite contacté avec une proposition de travailler au Ministère de l’Education, ce qu’il refuse, étant donné ses convictions politiques.

Plus tard, on lui confie la mission d’organiser les “classes accélérées” pour les adultes, qui vont devenir Collège et Lycée pour les Adultes “Przyszlosc” (Avenir),  puis Collège et Lycée de l’Association des Enseignants Polonais, après Lycée pour les  Travaillants. Dans tous ces écoles, il était le Directeur depuis leurs apparitions en 1952.

Dans les années 1948-1950 il dirigeait à Radom le Centre du Collège et du Lycée de l’association de la Jeunesse Polonaise à Lodz, transformé en septembre 1950 en Lycée par correspondance, dont il était Directeur jusqu’à son décès.

Il était membre de l’Association Polonaise de l’Histoire et ce dès le 5 mai 1954.

Il parlait couramment allemand et russe, et aussi mais moins bien français.

10 ans du Lycée par Correspondance, juin 1960. 9,2 Mo. 8 pages.

Andrzej Wajda, son élève

26 octobre 1958 – Maurycy est invité à une première du film “Cendres et Diament” d’Andrzej Wajda, grand metteur en scène polonais, élève d’une classe “accélerée” en 1947 et 1948. Il participe aussi à un banquet dans le restaurant “Europa”.
Voici ce qu’il note dans son journal :

“Andrzej Wajda, en me saluant, a jugé qu’il était de son devoir de dire que je n’avais pas du tout changé. Non, ce n’est pas vrai !
(…) Lors du banquet, j’ai bu, mangé et ” me suis réjoui “, en parlant abondamment.”

L’occasion de dire que Maurycy ne buvait pas d’alcool. Enfin, sauf exception.

Don

1961 – Pour sa fête, les collègus professeurs lui offrent 500 zloty à la place des fleurs, ce qu’il transmet tout de suite à SFOS, les Fonds pour la Reconstrction de la Capitale de la part de “Professeurs du Lycée à Radom…”. Remarque : pas de sa part. En plus, il leur le fait savoir en montrant ce preuve tout en remerciant envore !

Ca fait écho à des dons de son père Bronislaw…

Reconnaissances

1956 – Croix d’Or des Mérites.

1965 – Croix de Chevalier de l’Ordre de Renaissance de la Pologne.

Présenté à l’occasion du 50e anniversaire de l’œuvre pédagogique. Une grande cérémonie, qui a réuni de nombreux anciens élèves et étudiants, parmi lesquels Andrzej Wajda. Aussi Stanislaw Szymanski qui a dansé. Ce dernier, un phénomène de danse, comme le dit l’inscription sur sa tombe, au sommet de sa carrière à cette époque. En 1966, il sera soliste au Grand Théâtre de Varsovie.
C’était aussi pour Maurycy Bodalski un grand honneur et une preuve de reconnaissance.

Il convient de mentionner les nombreuses lettres, où les étudiants expriment leur gratitude, il était un professeur apprécié et respecté.

Vie personnelle

avant 1945

Né à Staszow le 4 janvier 1895, en réalité le 21 décembre 1894 selon le calendrier grégorien (en vigueur en Europe catholique et protestante). Depuis 1902, dès l’âge de 7 ans, il vit à Radom.

En 1912 il fait son bac (ou équivalent) dans l’Ecole de Commerce de la ville de Radom, plus tard appélée Lycée dr Titus Chalubinski où il va travailler à son retour de l’Allemagne. A mentionner aussi que son père enseignait à cette école à cette-époque-là.
Après la 2e guerre mondiale, dans le bâtiment de cette Ecole, siégera le Lycée pour les Adultes dont il sera le Directeur.

Elève, de 1910 à 1912, il appartient à une organisation clandestine : Association des Jeunes de Progrès.

Sans pouvoir continuer ses études en Allemagne, en 1914 il revient vivre à Radom, mais pour peu de temps.

Membre du Parti des Socialistes entre 1915 et 1920.

Le 29 04 1920 il se marie avec Bronislawa Siczek, probablement à Radom.

Avant septembre 1922, avec sa femme, il s’est installé à Varsovie, d’abord dans le quartier de Wola, plus tard dans le centre historique de Varsovie, la rue parmi les plus chic, Krakowskie Przedmiescie, au 48 dans l’immeuble célèbre pour son restaurant Simon i Stecki, à côté des grands hôtels comme Bristol ou Europejski.
En temps de l’occupation allemande ce restaurant sera réquisitionné : uniquement pour les Allemands (“nur für Deutsche”). L’hôtel d’en face sera un siège de Gestapo.

En 1922 il a une fille qui sera unique, Barbara.

En 1923 – soldat classé reserviste.

En 1944, en réponse à l’insurrection des Varsoviens, les Allemands bombardent la ville. L’immeuble où habite Maurycy est entièrement détruit – il ne sera pas reconstruit, trop de dégâts. A cette endroit, aujourd’hui il y a une statue de l’écrivain polonais Boleslaw Prus.

après la guerre

Maurycy avec sa famille, sagement préservée grâce à l’exode à Bledow, décide en janvier 1945 de revenir vivre à Radom, où habitent sa mère et quelques de ses sœurs.

Il doit reconstruire complétement sa vie et la vie de sa famille, car ils ont tout perdu dans l’insurrection de Varsovie.

Il se donne entièrement à son travail et à ses élèves. Juste un petit repos chaque jour : un solitaire à la fin de la journée.

Sa sacoche remplie de papiers, il allait à pied à l’école éloignée d’environs de 2 km, ce qui  n’était pas une mince affaire. A la fin de sa vie, il prenais le taxi.

Il aimait (regarder) le boxe et le roquefort.

Il restera à Radom jusqu’à la fin de ses jours. Il décède à l’hôpital à Varsovie suite à l’opération non réussie, à l’âge de 74 ans.

Il est enterré au cimétière Pyry à Varsovie, entouré de sa famille proche. Il a conçu la pierre tombale familiale avec une grande inscription, citation empruntée d’un grand poète latin Horace : Non omnis moriar (Je ne mourrai pas tout entier.)

Le contexte :

Non omnis moriar multaque pars mei
Vitabit Libitinam.

Tout entier, je ne mourrai pas, une partie de moi 
survivra aux forces mortelles!

Sa deuxième passion, peinture

C’était aussi son deuxième talent.

Il regrattait que, comme il disait, “les conditions ne sont pas réunies” pour s’y consacrer pleinement. Il dessinait donc en travaillant, sur un bout de feuille.
Il aimait aussi prendre une petite retraite de son travail pour partir à Naleczow ou Krynica-Zdroj ou Ilza et là, il profitait pour faire des dessins, petites peinture en plein-air.

Il aimait beaucoup le motif de paysages, mais aussi l’humain, parfois la nature morte. Les techniques préférés : crayon de couleurs, mine de plomb, stylo plume, parfois une aquarelle. Techniques simples, peu coûteuses et rapides. Dans sa jeunesse il travaillait l’huile sur toile ou bois, mais c’était avant la guerre qui a tout emporté.

Tous les dessins présentés sont soumis à droit d’auteur. Pour quelconque utilisation, merci de nous adresser la demande.

Sa fille

Barbara Tietiajew

24 septembre 1922 à Varsovie – 07 février 1996 à Varsovie.
En pleine jeunesse, à 17 ans, elle connaît la guerre et ses atrocités. En septembre 1939, avec sa mère, elle travaille en tant qu’infirmière pour sécourir les militaires blessés.
Mariée le 14 février 1942 à Varsovie avec Jerzy Tietiajew (28 06 1919 Sluck, Russie – 03 12 1993 Varsovie), noble, ingénieur pont et chaussées.
Ils avaient quatre filles.
Ils habitaient à Varsovie.

Elle travaillait dans l’éducation nationale en tant que secrétaire, puis comptable.

Elle savait faire tout ce que la vie nécessitait : les pansements aux soldats blessés pendant la guerre, le beurre pendant le refuge à Slonim, la couture après la guerre quand les magasins étaient vides, la réparation des bas quand il fallait arrondir les fins des mois, l’apiculture quand il était nécessaire d’avoir l’activité d’agriculteur pour pouvoir faire construire la maison, la comptabilité quand il y avait une restructuraction à l’école pour éviter le chômage, etc.

Grand cœur, grande intelligeance et grande sagesse. Elle n’a pas fait la carrière d’intellectuelle mais elle offrait à tout le monde qui le demandait son conseil et sa générosité.

Filles
1 Malgorzata Bielewicz

01 05 1943, Slonim (aujourd’hui Bielorussie)

ingénieur en construction civile (École Polytechnique de Varsovie). Passionnée de sport, notamment de cyclisme, natation et de tourisme.

2 Alicja Roszkiewicz

11 02 1945, Radom –  28 09 2015, Warszawa

également appelé Paulinka. Elle est diplômée en biologie de l’université de Lodz. Elle a trois enfants : Justyna, Bartlomiej, Jan.

Elle est enterrée dans le cimetière de Powazki à Varsovie. Nous nous permettons de citer les mots de ses amis offrant sa nécrologie :

Oasis de paix, professeur de patience, gardien inébranlable du foyer.

3 Anna Tietiajew – Rozanska

14 03 1954, Radom

Réunit deux traditions de la famille Bodalski : l’éducation nationale et la langue polonaise. Elle est diplômée de l’Université de Varsovie, faculté : philologie polonaise. Son dernier lieu de travail : le Sénat de la République de Pologne.

Sur la photo : au téléphone, quelque chose qu’elle n’aime pas mais que tous ses amis et connaissances adorent.

Elle a un fils, Michal.

 

4 Majka Devireux

22 01 1956, Radom

Une poursuite de la passion artistique qui caractérise les Bodalskis. Elle est artiste (son site web) et graphiste (son site web).
Elle vit en France.

Elle a eu une fille, Joy, qui est décédée bébé en 1994.